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Pression fiscale : le parti de l’entreprise demande une trêve.


Rédigé le 25 Février 2017 à 15:52 | 0 commentaire(s) modifié le 26 Février 2017 - 21:29

Massamba Ndakhté Gaye
Ndakhté M. GAYE est un journaliste d'investigation engagé dans le suivi citoyen des obligations... En savoir plus sur cet auteur

Le président du Cnp, Baïdy Agne, lançant le cri de coeur de part de l'entreprise inquiet de la pression fiscale.


(Ecofinance.sn – Dakar) - La pression fiscale est trop forte au Sénégal. Elle est d’autant plus difficile que les entreprises ne peuvent plus supporter. Au point que le parti de l’entreprise, celui du Conseil national du patronat (Cnp), a jugé nécessaire de demander une trêve pour cette année au chef du gouvernement.

Président du Cnp, Baïdy Agne en fait le plaidoyer à l’administration fiscale en passant indirectement par le premier ministre venu présider l’édition 2017 des assises de l’entreprise organisée par le Cnp, tenues à Dakar les 21 et 22 février 2017.

«A l’administration fiscale, l’entreprise demande une faveur cette année 2017 : une trêve de la pression fiscale pour les bons contributeurs... Je précise une trêve de la pression fiscale et non du paiement des impôts», a-t-il adressé à qui de droit sur un ton conciliant fermeté et diplomatie.

«Permettez à ceux qui investissent de bénéficier de bénéficier de ce retour sur investissement, ainsi que de jouir de dividendes acquis en toute régularité», a-t-il encore plaidé. «Elargir l’assiette fiscale, c’est possible en utilisant le Ninéa dans les opérations douanières…», a-t-il indiqué.

Dans le même esprit, M. Agne a soulevé trois préoccupations de l’entreprise. D’abord, il a évoqué la patente. «Enfin cet impôt anti-économique, source de nombreux contentieux fiscaux et qui dissuade l’investissement privé, disparaît du paysage de l’entreprise après 15 ans de plaidoyer», a-t-il dit.

Pour lui, la nouvelle contribution économique locale (Cel) présente l’avantage d’être plus simple, plus équitable et facile à recouvrer. «Toutefois, la Cel nécessite une analyse plus fine de son impact pour certains secteurs d’activités pouvant fortement être affectés, notamment l’agro-industrie et le tourisme», a-t-il avancé.

«Elle nécessité un encadrement des collectivités locales par la Direction générale des impôts et domaines (Dgid). Oui, l’entreprise suscite toujours autant d’appétits», a-t-il poursuivi.

Ensuite les crédits de taxe sur la valeur ajoutée (Tva). Une problématique récurrente pour l’entreprise. «J’ai le sentiment qu’on ne nous entend toujours pas… Et pourtant combien de fois nous avons rappelé cet impact négatif substantiel sur les capitaux propres et les résultats financiers des entreprises», a-t-il déploré.

«L’entreprise est soumise à des contraintes légales en fin d’exercice… Rendons obligatoire un délai maximum de traitement des demandes de remboursements», a-t-il encore défendu.

Le retour la dette intérieure

Et c’est par la dette intérieure que M. Agne a clos ce chapitre. Une problématique que le patronat sénégalais dans son ensemble a toujours posé sur la table. «C’est vrai nous sommes bien loin de ce que nous avions connu dans le passé, cependant, elle reprend forme et dans des proportions inquiétantes dans le secteur du bâtiment et des travaux publics (Btp) et celui des pétroliers», a-t-il fait savoir.

«A défaut d’un règlement de la totalité échue en une seule fois, proposez-nous si possible des échéances de paiements des arriérés soutenables pour l’entreprise», a-t-il encore adressé aux autorités compétentes.  

Entre assurance et inquiétude

D’aprés l’interprétation qui découle des prévisions officielles du ministère de l’Economie, des finances et du Plan (Mefp), tous les clignotants sont au vert. En effet selon le Mefp, 6,6 pour cent de taux de croissance ont été enregistrés en 2016 et les prévisions sont à 6,8 pour cent en 2017.

Dans le même élan, le déficit budgétaire est réduit à 4,3 pour cent du Pib en 2016, soit un effort de 0,5 pour cent par rapport à 2015.   

Baïdy Agne le résume en ces termes : «nous enregistrons une nouvelle performance budgétaire pour l’année 2017 de 3.360 milliards, assujettie à une hausse des recettes fiscales de 11,6 pour cent».

Si du côté du Mefp on se réjouit du tableau de bord de l’économie nationale qui vante l’année 2016 qui a été bonne pour la croissance économique et des belles perspectives qui s’annoncent pour 2017, le parti de l’entreprise lui en a aune autre lecture.

Pour ses militants, ce tableau de bord rassure et inquiète l’investisseur privé : rassurant avec la maîtrise du cadre macro-économique et budgétaire et inquiétant si le fait générateur du plus de recettes fiscales est une pression fiscale déjà trop forte sur les mêmes contribuables.

On comprend alors aisément le cri de cœur du parti de l’entreprise incarné par le Cnp. Espérons qu’il ne tombera pas sur l’oreille d’un sourd.



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