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finance et budget : l’acquit et le marqueur


Rédigé le 19 Janvier 2024 à 16:30 | 0 commentaire(s) modifié le 20 Janvier 2024 - 16:02


(Equonet Energies-Dakar) - Alors que se profile l'élection présidentielle de Février 2024, le Sénégal est loin d'un scénario catastrophe d’un Etat en crise de liquidité.


En Mars 2012 Lors d’une rencontre avec des cadres de sa coalition pléthorique  le candidat sortant  Abdoulaye Wade  joue sur la peur des populations, en menaçant   «si quelqu’un d’autre prend le pouvoir, deux mois après, ce sera la grève des fonctionnaires qui ne seront pas payés».

Effectivement c’était des arriérés  et retards de salaires dans un climat politique et social tendu, plus de 900 heures de délestage, une dette intérieure  explosive de presque 400 milliards ,  un système éducatif paralysé,  les syndicats sur le pied de guerre, une augmentation inexpliquée des denrées alimentaires, le tout exacerbée  par une absence de dialogue devenue  presque impossible.  

Jadis homme d’état et démocrate, puis potentat par un exercice ubuesque du pouvoir, il préféra menaces et invectives devant un électorat qui avait fini de lui tourner le dos, les excès, les abus et surtout la personnalisation excessive de son  régime ossifié  finiront par le perdre à l’issue d’un second tour historique ou les sénégalais ont massivement  voté le changement.

Alors  que se profile les élections de Février 2024 le Sénégal est loin de ce scénario  catastrophe d’un état en crise de liquidité, les finances publiques sont bien tenues, ancrées  solidement dans  les critères de convergence de l’UEMOA sur les ratios de déficit budgétaire et d’endettement sous le monitoring  régulier  de bretton woods  qui veille sur nos choix de  politiques économiques et financières pour la stabilité et la croissance. C’est le marqueur.

La covid 19 et les perturbations  dans les chaînes d’approvisionnement du monde, l’effet des  changements climatiques sur la pluviométrie et aléas naturels, l’atonie de la croissance mondiale et les fortes  pressions inflationnistes n’ont pas fait fléchir Peytavin dans sa rigueur et discipline budgétaire qui a permis une forte reprise du  PIB  en 2021  à  6,5 %  - de loin la meilleur taux réel dans l’espace UEMOA -  avant de ralentir  en 2022 pour atteindre 4,2 %, toujours loin de la croissance nulle en 2019- 2020 correspondant à la période post – covid 19.  

La poursuite des grands travaux – TER, autoroute, BRT , projet structurant PSE -.. et le paiement à date échue de la dette et de ses  services sont les marqueurs de la solidité des finances publiques, d’ailleurs  la  qualité de signature du Sénégal  auprès des agences de notations  moody’s et Fitch n’a pas changé.  

Malheureusement La dette publique a augmenté   sous l'effet des mesures d'atténuation sociale et de solidarité pour les populations, mais aussi  des emprunts  ad-hoc contractés par les entreprises publiques pour  l’investissement et les dépenses dans le  pétrole et du gaz. Elle a atteint 69,1 % du PIB en 2020, 73,3 % en 2021 et 76.6 % du PIB en 2022 selon le FMI.

Ce qui ne remet pas en cause  la viabilité budgétaire et financière, d’ailleurs un pays proche, la Côte d’Ivoire, le trésor public de ce pays   pense déjà à  gager les futurs revenus du pétrole et du gaz pour financer le déficit public de plus de 6% alors qu’il est seulement de 3% à Dakar, et surtout  dans une tendance baissière. Le taux de pression fiscale établi à 18% doit impérativement s’aligner sur la moyenne de 13,8% dans l’espace UEMOA pour doper la consommation des ménages via les revenus  et encourager l’investissement des entreprises. La base fiscale au Sénégal doit être revue et  élargie pour plus d’équité.

La résilience économique et l’efficacité du système financier public sur fond de gouvernance et surveillance accrues sont les acquis décisifs de  l’actuel régime avec l’actuel argentier qui a gravi tous les échelons à Peytavin pour en être aujourd’hui  l’ordonnateur en chef de la politique budgétaire et financière.  

 le spectre de la non – solvabilité ne se pose plus surtout avec les future revenus du pétrole et du gaz, reste alors pour le prochain régime l’équation du  financement adéquat de l’activité économique autour des PME et PMI, des femmes et des jeunes sans oublier l’autre  béquille que est un secteur privé   national fort, agressif et conquérant  pour prendre le relais de l’état dans l’infrastructure, la production et les services….. Et bien sûr créer les« vrais» emplois.
 
 
                                                                                              Moustapha Diakhate
                                                                  Ex Conseiller Special Primature
                                                                           Expert Infrastructure
Moustapha DIAKHATE




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