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divulgation de données et informations extractives sénégalaises : le jeu de transparence de la tutelle


Rédigé le 6 Mai 2025 à 16:22 | 0 commentaire(s) modifié le 8 Mai 2025 - 23:15

Massamba Ndakhté Gaye
Ndakhté M. GAYE est un journaliste d'investigation engagé dans le suivi citoyen des obligations... En savoir plus sur cet auteur

(Equonet Energies-Dakar) - Dans le cadre de la promotion de la transparence et la gouvernance des ressources extractives, la tutelle s’est dévoilée devant la presse.


C’est un Birame Souley Diop, ministre de l’Energie, du Pétrole et des Mines, manifestement déterminé qui s’est engagé depuis hier dans un exercice de transparence et de gouvernance des ressources extractives. Et c’est l’Association des journalistes pour la transparence dans les ressources extractives et la préservation de l’environnement (AJTREP) qu’il a choisi pour ce jeu de clarté.

A travers un atelier résidentiel de deux jours auquel il a mobilisé tous les directeurs généraux, centraux et chefs de services du ministère de l’Energie, du Pétrole et des Mines de participer activement à cette activité en vue de présenter à ces professionnels de l’information l’état des lieux, le bilan des réalisations et les perspectives de leurs structures.

Une rencontre hors de Dakar fait à dessein par le ministre pour permettre à ces hauts cadres de son département de mieux échanger avec les journalistes sur les projets et programmes pétrolier, gazier et minier. Un vrai travail de mis à jour sur les derniers développements de ces deux concepts et sans tabou, ainsi que l’a exigé le ministre. 

De quoi témoigner de son engagement à la transparence qui, selon lui, « ne doit pas être un slogan, mais une pratique vivante, vérifiable et perfectible ». D’où l’importance qu’il a accordée à cette rencontre qu’il a pris très au sérieux. 

Et si le ministre a tenu à rester aussi longtemps à cet atelier consacré à la transparence et la gouvernance des ressources extractives avec les journalistes professionnels du secteur, c’est parce qu’il accorde une forte considération à ces derniers. 

« … Vous-mêmes (Ndlr : les journalistes), à travers votre initiative importante qui consiste à explorer la spécialisation, vous nous prouvez que vous êtes les premiers à vouloir imposer le journalisme de vérité, de rigueur et de responsabilité, capable de faire contrepoids aux rumeurs, de démystifier les enjeux techniques, et d’éclairer nos concitoyens", a-t-il déclaré.

« C’est ce qui nous encourage à travailler avec vous. Ensemble nous pourrons faire du secteur extractif un levier de prospérité partagée, un moteur de développement durable, et un modèle de bonne gouvernance sur le continent », a-t-il poursuivi.

Et Birame Souleye Diop de rappeler, avec la plus grande gravité, les dangers réels que représente la désinformation dans le domaine stratégique des industries extractives. 

« La diffusion d’informations approximatives, orientées ou sensationnalistes, peut nuire profondément à l’image de notre pays, compromettre nos partenariats économiques, et alimenter une défiance injustifiée au sein de nos populations. Dans un contexte où les attentes sont fortes et les enjeux multiples et complexes, toute forme de manipulation ou de lecture hâtive de la réalité peut faire le lit de ce que l’on appelle communément la malédiction des ressources », a-t-il dit.

« Celle-ci ne se manifeste pas uniquement à travers des choix politiques ou économiques mal avisés. Elle peut avoir comme soubassement une perception publique faussée, souvent entretenue par des récits déconnectés des faits », a-t-il poursuivi.

Et c’est pourquoi il en appelle au sens élevé de la responsabilité, de l’éthique et de la rigueur des professionnels des médias. 

« Vous êtes, en tant que journalistes spécialisés, les garants d’une information juste, éclairée et constructive. Et cette rencontre prouve à suffisance, que vous avez fait le bon choix et vous êtes sur le bon chemin. Le devenir de notre secteur extractif, et plus largement celui de notre souveraineté économique, dépend aussi de la qualité du regard que vous portez sur lui », a-t-il ajouté.

Et c’est la raison pour laquelle, il a mobilisé tous ses collaborateurs pour échanger, sans tabou ni faux-fuyant, sur toutes les questions en rapport avec les Énergies (la SENELEC, la SAR, l’Agence Sénégalaise d’Électrification Rurale, l’Agence Nationale pour les Énergies Renouvelables, l’Agence pour l’Économie la Maîtrise de l’Energie, la Direction générale de l’Énergie).

« Posez toutes les questions liées aux hydrocarbures (vous avez PETROSEN HOLDING, PETROSEN Exploration et Production, PETROSEN Trading et Services, La SAR, Le Réseau Gazier du Sénégal, la Direction générale des Hydrocarbures, la Direction générale du Contrôle et de la Surveillance des Opérations), vous avez les structures et directions transversales », a-t-il lancé en direction des journalistes.

« Pour le secteur des Mines et de la Géologie, la Société des Mines du Sénégal (SOMISEN), la Société des Mines de Fer du Sénégal Oriental (MIFERSO), la Société Géologique Nationale du Sénégal (SGNS), le Comité National de Suivi du Contenu Local (CNSCL), la Direction générale des Mines et de la Géologie, la Direction Générale du Contrôle et de la Surveillance des Opérations, sont tous à votre disposition », a-t-il ajouté.

Tel un chef cuisinier qui surveille comme le lait sur le feu, il a suivi avec beaucoup d’attention à toutes les présentations (plus d’une dizaine) des directeurs généraux et autres chefs de service qui ont tiré en longueur (de 9 heures 30 à 22 heures environ, y compris les heures de pauses) pour la première partie de cet atelier de deux jours qui a pris fin aujourd’hui.  

Ces exposés ont porté sur la politique de développement du secteur de l’énergie, le cadre légal, le contenu local, l’électricité, les hydrocarbures, les énergies renouvelables, la maîtrise et l’efficacité énergétique, le raffinage, le réseau gazier, la formation, etc.

Quelques réactions de journalistes

Un déroulement hautement apprécié par l’ensemble des journalistes qui ont pris part à cette rencontre de partage de connaissances et de mise à niveau, à l’image de Fatou Sidibé, journaliste reporter / présentatrice à LABEL TV. 

« J’apprécie positivement le déroulement de cette activité car nous ne sommes pas habitués à ce genre d’exercice. D’habitude, les autorités viennent présider les cérémonies d’ouverture des ateliers et repartent. Et elles ne viennent pas le plus souvent avec leurs collaborateurs. Ce qui n’est pas le cas pour cette présente activité. Non seulement le ministre a mobilisé tous les DG, les chefs de services et autres responsables de département, mais il a lui-même tenu à assister à tous les travaux de l’atelier », s’est-elle réjouie. 

« Ce qui m’a beaucoup plu, c’est la qualité des intervenants. Il n’était pas évident que chaque DG ait fait lui-même sa présentation et de façon aussi exhaustive et détaillée. En une journée, nous avons eu la totalité des informations dont nous avons besoin de savoir. Le temps a été trop long, mais nous ne l’avons même pas senti en raison de l’importance des exposés. Nous avons beaucoup appris. Et nous ne pouvons que nous en réjouir », a-t-elle ajouté tout en saluant la prise de conscience, par le ministre et ses collaborateurs, de l’importance des journalistes professionnels spécialisés du secteur extractif dont le rôle est justement de bien informer le public sur le travail du ministère. 

Un grand intérêt de l’autorité confirmé par Youssouf Bodian, président AJTREP. « Monsieur le ministre, votre présence ici, à nos côtés, est hautement symbolique et démontre l'intérêt que vous portez aux médias, qui sont une interface entre les décideurs que vous êtes, et les populations, à qui appartiennent les ressources naturelles comme le stipule notre constitution. En tant que journalistes, notre rôle n’est pas seulement d’informer, mais d’interroger, de comprendre et de transmettre les enjeux », a-t-il déclaré dans son discours d’ouverture. 

Aussi, a-t-il salué l’organisation de cet atelier qui a regroupé des journalistes venus de Dakar, Thiès, Fatick, des iles du Saloum, de Kaolack, Kédougou, de Tambacounda, de Podor et Saint-Louis. Parmi ces confrères et consœurs, il a souligné ceux qui travaillent pour des radios communautaires basées dans les zones d’exploitation minières. Il a aussi cité les amis de la presse économique, de la convention des jeunes reporters et de l'association des femmes des médias.

En outre, le président d’AJTREP a salué les efforts du ministère en termes de partage des actualités et autres informations, tout en soulevant les difficultés d’accès aux données et à certaines personnes ressources essentielles pour la crédibilité et l’équilibre des productions journalistiques, en particulier la réalisation des enquêtes et grands reportages. 

Aussi, M. Bodian a-t-il encouragé au ministre à maintenir cet esprit d’ouverture, de transparence et d'inclusivité. « Nous serons des partenaires critiques, oui, mais toujours constructifs et engagés pour l’intérêt général. L'intérêt du Sénégal et des sénégalais », a-t-il lancé à son endroit.

Une séance interactive de questions et réponses a clos les travaux de cet atelier qui a été un moment particulier dans l’agenda des rencontres de ce genre. 



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