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Avec l’accord Vanille, les pays de l’océan Indien parient sur le commerce et le tourisme


Rédigé le 15 Juillet 2016 à 15:43 | 0 commentaire(s) modifié le 18 Juillet 2016 - 12:35


Ecofinance.sn ( Dakar ) - Mieux desservir les îles pour développer les échanges commerciaux et soutenir le tourisme, telle est la vocation de l'Accord Vanille conclu entre les quatre compagnies aériennes nationales de l'océan indien.


Avec l’accord Vanille, les pays de l’océan Indien parient sur le commerce et le tourisme
Confrontée à l’insularité de ses membres, la Commission de l’océan Indien (COI) a fait, dès ses débuts, des questions de mobilité et de connectivité son principal objectif. « Pas de développement économique pour nos îles sans échanges commerciaux, et pas d’échanges sans liaisons aériennes, maritimes, voire numériques », plaident les responsables de la Commission dans le document publié en février, après le dernier Conseil des ministres organisé à La Réunion. Surtout quand le commerce intra-régional ne pèse que pour 4 % des échanges réalisés par les cinq pays.

Une alliance « historique » 

En plus de renforcer l’intégration économique et commerciale, l’amélioration de la desserte des îles, notamment aérienne, est essentielle pour les territoires de l’Indianocéanie, qui ont, depuis longtemps, fondé leur économie sur le tourisme. « Dans le contexte actuel, très concurrentiel, l’union doit, plus que jamais, faire notre force », estime un opérateur touristique mauricien.

L’officialisation de l’Alliance Vanille, annoncée et attendue avec impatience depuis des années par les différents secteurs économiques de la sous-région, devrait avoir un impact à court terme sur la desserte aérienne entre l’Indianocéanie et le reste du monde, ainsi que sur l’image même de la destination sur le marché touristique international.

Prochaine étape: la création d’une compagnie low cost pour la desserte domestique.
Une étape stratégique

La signature de l’accord, en septembre 2015 à Antananarivo, entre les dirigeants d’Air Austral, d’Air Madagascar, d’Air Seychelles et d’Air Mauritius a d’ailleurs été qualifiée d’« historique » par Jean Claude de l’Estrac, secrétaire général de la COI et grand promoteur du projet.

Les professionnels locaux du secteur appellent maintenant de leurs vœux « une redynamisation » de la desserte intérieure, espérant la création d’une compagnie low cost qui serait détenue par les quatre opérateurs aériens. En plus de doper une fréquentation touristique qui, malgré le potentiel unique des îles, ne représente au mieux que 0,05 % du marché mondial, elle pourrait également relancer des compagnies nationales aujourd’hui en grande difficulté.

Après avoir caressé l’ambition de conforter sa présence régionale, Air Mauritius, le fleuron du ciel indianocéanien, a préféré jeter l’éponge. Annoncée pour cette année, la filiale sous-régionale du transporteur mauricien n’est plus une priorité. Au grand dam des opérateurs économiques, qui attendent de voir baisser le prix des billets.

Air Mauritius « attend le bon timing », précise seulement son président, Arjoon Suddhoo, appelé en 2015 à la rescousse de la compagnie. « Une nouvelle stratégie régionale est toujours envisagée, explique-t-il. Notre conseil d’administration se penche sur la forme qu’elle devrait prendre. Nous ne voulons pas nous lancer sans avoir pris la mesure de ce qui se passe autour de nous. »


Au siège de la société, à Port-Louis, la prudence est de mise, et le board de la compagnie souhaite que les responsabilités soient partagées. Notamment avec le transporteur malgache. « Air Madagascar entre dans une phase de transformation, pour devenir un acteur clé de l’aviation régionale », reprend Arjoon Suddhoo.

Une aubaine pour la COI

Air Mauritius est encore convalescente. Après des pertes cumulées qui se sont élevées à 23,7 millions d’euros en 2015, la société vient d’annoncer un retour aux bénéfices sur les douze derniers mois, avec 16,5 millions d’euros. Ces bons résultats reposent essentiellement sur la baisse des cours pétroliers, mais la compagnie a également battu des records de fréquentation, en transportant près de 1,5 million de personnes entre avril 2015 et mars 2016.

Alors que les besoins en matière de liaisons aériennes domestiques n’ont jamais été aussi bien identifiés, Air Mauritius semble tergiverser. Les seules décisions annoncées pour cette année concernent le renforcement des vols vers Rodrigues et La Réunion. La compagnie concentre surtout ses efforts sur le couloir aérien entre l’Afrique et l’Asie.

Air Mauritius, comme les autres compagnies de la sous-région, va devoir apprendre à dépasser les égoïsmes nationaux
Dans le cadre de sa stratégie Africa-Asia Corridor, elle veut renforcer la liaison entre les deux continents autour de deux hubs aéroportuaires, l’un à Singapour, l’autre à Maurice. La desserte régionale dépendra ensuite du succès de ce positionnement afro-asiatique.

La pression pourrait pourtant se faire un peu plus forte. Et Air Mauritius, comme les autres compagnies de la sous-région, va devoir apprendre à dépasser les égoïsmes nationaux.

« Les opérateurs aériens sont de puissants producteurs de richesse. Un million de touristes représentent 1 milliard d’euros pour la balance commerciale de Maurice », donne pour exemple Georges Chung Tick Kan, actuel conseiller économique à la primature mauricienne. Dans la foulée de son transporteur aérien numéro un, c’est toute la COI qui espère prendre son envol.

 



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