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«Fake News» dans les réseaux sociaux : véritable industrie de l’intox et de la désinformation


Rédigé le 20 Mai 2020 à 17:16 | 0 commentaire(s) modifié le 23 Mai 2020 - 13:40


(Equonet-Dakar) – A l’heure où l’accès pour tous au tout numérique semble devenir une réalité, une véritable menace de la désinformation est détectée un peu partout dans le monde. Le Sénégal n’y échappe pas.


Chaque jour, de nombreuses fausses informations sont partagées dans les réseaux sociaux, polluant l’internet qu’elles transforment en une véritable industrie de l’intox et de la propagande.

Le contexte létal de la pandémie du coronavirus n’y fait rien. Muni d’un smartphone ou assis devant son ordinateur, avec une connexion à internet, n’importe qui peut distribuer ou partager des informations à sa guise, vraies ou fausses, vérifiées ou non.

L’ère des «infox»

Combien de fois des propos ont été attribués au Professeur Didier Raoult et qui se sont avéré être des «infox», après le démenti du principal concerné ?

Le prix Nobel japonais de médecine 2018, Dr Tasuku Honjo, n’a pas échappé à cette campagne de désinformation sur les réseaux sociaux. Il lui a fallu faire un démenti pour se défaire de critiques envers la Chine qui lui étaient attribuées sur la responsabilité de la pandémie.

Le Sénégal n’est pas épargné par cette «infodémie» liée aux fausses informations sur la pandémie du covid-19, dont l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a surtout mis les internautes en garde.
Mais comme si cela ne suffisait pas, des distributeurs d’infox étalent leur stratagème sur le champ politique. Le dernier exemple en date, qui n’est pas encore élucidé est le supposé décret sur l’honorariat qui a fait couler beaucoup d’encre ces derniers temps.

Honorariat polémique pour anciens Présidents du CESE

Le jeudi 14 mai 2020, un document signé du président de la République du Sénégal, Macky Sall, en date du 17 avril 2020, circule dans les réseaux sociaux, déchainant les critiques des citoyens sur internet.
 
Ledit décret n°2020-964 institue un honorariat pour les anciens Présidents du Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE).

Le  contenu de l’article 3 du décret a suscité une vive polémique sur les réseaux sociaux et indigné la classe politique, dans ce contexte de crise et de lutte contre le covid-19.

En effet, l’article 3 stipule qu’un Président honoraire du Conseil Economique, Social et Environnemental bénéficie des avantages composés d’une «indemnité de représentation de 4,5 millions FCFA net par mois, un véhicule ce fonction avec macaron (laisser-passer permanent), un chauffeur particulier, une dotation mensuelle de carburant de 500 litres, un agent de sécurité rapprochée».

Les articles 4 et 5 expliquent les dispositions et l’application du contenu de ce présent décret, conformément à la loi sénégalaise.

Démenti de la Présidence de la République

Le même jour, la Cellule de Communication de la Présidence de la République s’est fendue d’un communiqué pour démentir l’existence d’un tel décret.

«La Cellule de Communication de la Présidence de la République informe qu’un faux décret numéroté 2020-964 circule actuellement dans les réseaux sociaux», lit-on.
«Ce faux décret en date du 17 avril 2020, est relatif à la création d’un honorariat pour les anciens Présidents du Conseil Economique, Social et Environnemental», poursuit le texte.

«Face à la recrudescence de ce type de documents, la Cellule de Communication rappelle que tous les décrets pris par Monsieur le Président de la République sont publiés au Journal Officiel de la République du Sénégal et sur le site du Gouvernement», conclut le service de la Présidence.

Le problème reste entier

Toutefois, ce démenti n’a pas suffit à la société civile qui exige que la lumière soit faite sur cette affaire pour éclairer les Sénégalais.

Birahim Seck, le coordonnateur du Forum civil, a demandé la publication du «vrai» décret dans les 24 heures qui ont suivi l’éclatement de la polémique pour réfuter l’information qui circule depuis le jeudi 14 mai 2020 sur les réseaux sociaux.

«Si vous restez 24 h sans sortir le «vrai» décret 2020-964, alors qu’il existe car, précédant le décret 2020-965 (JO n°7302 du 18 avril 2020), cela laisserait supposer que le «faux décret 2020-964» du Communiqué de la Présidence  serait le vrai décret 2020-964 partagé dans les réseaux sociaux», a réagi Birahim Seck sur sa page Facebook.

Il a eu la même réaction quand nous l’avions joint au téléphone au sujet de cette affaire.
D’autres activistes, eux aussi contactés au téléphone, ont préféré ne pas trop se prononcer car n’ayant pas «tous les éléments» qui leur permettent de réagir. Pour la plupart, ils ont estimé que si le décret est vrai, «c’est un scandale de trop».    

Mais quoi qu’il arrive, la valeur juridique du document en question est discutable, dans la mesure où il ne porte pas le sceau officiel du Gouvernement du Sénégal.

Selon un juriste contacté à cet effet, un document qui n’a pas de cachet officiel n’a aucune valeur juridique.
Chérif Faye



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