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Une croissance économique stable en Afrique de l'Est francophone


Rédigé le 15 Janvier 2021 à 12:19 | 0 commentaire(s) modifié le 16 Janvier 2021 - 18:33


(Equonet-Dakar) – Ilyes Zouari, président du Centre d'étude et de réflexion sur le monde francophone (Cermf), spécialiste du monde francophone, maintient les données confirmant une stabilité de la croissance en Afrique de l’est francophone.


«La croissance de cette partie du continent est restée stable à 4,2 % en 2019. Plus grand pays de la région, Madagascar confirme le redémarrage progressif de son économie, entamé en 2016, et semble être enfin sorti d'une longue période de stagnation économique, due à une instabilité politique. Le pays a ainsi enregistré une progression de son PIB de 4,7 % en 2019 (5,1 % en 2018), et devrait de nouveau repasser au-dessus de la barre des 5 % en 2020.

 

«De son côté, Djibouti a connu une forte croissance de 7,2 % en 2019 (contre 5,5 % l'année précédente), réalisant ainsi une progression annuelle de 6,8 % en moyenne sur la période de huit années allant de 2012 à 2019. Ce pays continue à tirer pleinement profit de sa situation géographique stratégique, et est en passe de devenir une plaque tournante du commerce international, grâce notamment à des investissements massifs en provenance de Chine. Pourtant, seule une dizaine d'entreprises françaises sont implantées dans ce pays, avec lequel la compagnie aérienne Air France n'assure qu'un seul vol hebdomadaire direct avec Paris. Contraste saisissant avec les sept vols directs assurés par Turkish Airlines en direction d'Istanbul, ou encore avec les trois liaisons assurées par le groupe Emirates vers Dubaï.

 

«Cette très faible présence économique de la France à Djibouti, tout comme en RDC, premier pays francophone du monde et où l'hexagone ne pèse que pour environ 3 % du commerce extérieur (contre environ 30 % pour la Chine, importations et exportations confondues), en dit long sur la méconnaissance dont souffrent nombre d'acteurs économiques tricolores au sujet du monde francophone, et ce, ... au plus grand bénéfice d'autres puissances.

 

«Enfin, le Burundi (1,8 %) et les Comores (1,7 %) continuent à afficher les moins bonnes performances de la région (la croissance devant toutefois rebondir à près de 5 %, en 2020, pour les Comores), tandis que Maurice et les Seychelles maintiennent une croissance honorable compte tenu de leur niveau de développement, déjà assez élevé (quasi stable à 3,9 % pour le premier, et en baisse à 3,5 % pour le second).

 

 

Un dynamisme global qui devrait se maintenir en 2020

 

«Même s'il convient toujours de demeurer prudent au sujet des prévisions faites en cours d'année pour les pays en développement, l'Afrique francophone subsaharienne devrait une nouvelle fois être la partie la plus dynamique du continent en 2020.

 

«Les pays de la zone CFA, telle que définie fin de 2019 (soit 13 des 22 pays francophones subsahariens et la Guinée Bissau, et auxquels l'ont peut aussi rajouter les Comores, dont la monnaie est également arrimée à l'euro), devraient continuer à bénéficier d'un euro assez bon marché, compte tenu de la baisse importante de la croissance allemande et des menaces qui pèsent sur elle pour l'année à venir. «D'ailleurs, l'Allemagne, première puissance exportatrice d'Europe, et qui a historiquement toujours été en faveur d'un euro fort, au risque de pénaliser les pays de la zone CFA dont la monnaie y est arrimée (et de nuire ainsi, doublement, aux intérêts de la France), n'a aujourd'hui d'autre choix que de maintenir l'euro à un niveau raisonnable. Et ce, d'une part car son économie souffre de la baisse de la croissance chinoise, accentuée par la crise liée au coronavirus (désormais nommé Covid-19), et d'autre part, parce qu'elle devrait aussi être prochainement pénalisée par l'accord commercial signé récemment entre les États-Unis et la Chine, et selon lequel celle-ci s'engage à importer pour 200 milliards de dollars de produits et services américains supplémentaires au cours des deux prochaines années (au détriment donc, probablement, d'un certain nombre de produits et de services allemands).

 

«Par ailleurs, et compte tenu du contexte international, le prix des hydrocarbures devrait également se maintenir à un niveau raisonnable pour les pays importateurs de pétrole et de gaz, et soutenir ainsi la croissance de la majorité des pays francophones, assez pauvre en richesses naturelles (et par conséquent, moins exposée au ralentissement de l'économie chinoise, aux importants besoins en matières premières).»

 

Ilyes Zouari



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